Les croyances limitantes qui vous empêchent de vous lancer pleinement dans la photo

Nous allons voir ensemble aujourd’hui les mythes autour de la photographie et autour du métier de photographe en général, qui empêchent les gens de se lancer à 100% dans ce domaine.

Malheureusement, et c’est comme ça dans tout domaine, il y a beaucoup de croyances limitantes qui vont venir vous empêcher de progresser, et qui vont même parfois comme je l’ai dis un peu plus tôt vous empêcher de vous lancer en photo.

Si j’ai décidé d’écrire cet article aujourd’hui, c’est pour vraiment casser les objections que l’on peut rencontrer et qu’on m’a soumise un bon nombre de fois, que ça soit lors de mes conférences, des apéros rencontre que j’organise, dans les formations, les vidéos Youtube, etc.

1er mythe

Le premier mythe c’est le fait d’être un expert ; vous n’avez pas besoin d’être un expert, de maîtriser totalement toutes les compétences de la photo, ce qui est de toute façon impossible à mon sens.

Vous n’avez pas besoin d’avoir un excellent niveau pour vous lancer en tant que professionnel ; il y a d’ailleurs même des mauvais photographes qui arrivent à vendre des prestations, donc clairement si vous débutez, si vous êtes plein de bonne volonté et que vous êtes vraiment motivé, vous pouvez tout de suite vous lancer en tant que professionnel.

Forcément, au début, vous allez faire des petites missions, vous allez commencer à travailler pour des particuliers avant de vous attaquer à des marques ou à des entreprises ; vous serez également payé en dessous du prix du marché de votre domaine d’activité, mais vous pouvez vous lancer et commencer à vous faire payer quelques euros symboliques.

C’est vraiment important à comprendre, puisque ça va vous débloquer quelque chose à partir du moment où vous allez passer du photographe qui travaille gratuitement en échange de la fameuse visibilité au photographe qui se fait rémunérer pour ses prestations ; même si c’est très peu au départ, c’est important pour amorcer votre carrière de professionnel. À partir du moment où vous vous faites payer, vous commencez vraiment votre carrière, et ça va également amorcer la courbe de votre nouveau prix ; vous allez augmenter vos prix au fur et à mesure, mais il faut bien qu’ils débutent quelque part donc c’est pour ça que vous pouvez vous lancer dès maintenant.

On a d’ailleurs la loi de Pareto qui dit que si vous apprenez 20% des compétences dans un domaine, vous en savez plus que 80% des autres personnes qui ne s’intéressent pas à ce domaine ; rien que le fait d’avoir appris à maîtriser votre appareil photo, d’avoir commencé à retoucher vos images fait que pour n’importe quel particulier, vous avez la capacité de créer quelque chose qui va les intéresser.

Je vous encourage aussi au départ à débuter avec le travail en lumière naturelle, parce-que ce sera plus facile au départ que la lumière artificielle.

Je vous encourage vraiment d’être dans cette démarche, de lancer votre activité à fond et de ne pas rester avec une étiquette d’ « amateur », même si je n’y vois rien de péjoratif ; « amateur » pour moi, c’est juste quelqu’un qui ne vit pas de sa passion, qui ne gagne pas d’argent avec ses photos, qui ne fait ça qu’en loisir.

Mais là je m’adresse plutôt aux photographes qui veulent se professionnaliser, et donc pour quitter cette étiquette d’ « amateur », il faut également faire votre réputation, vous faire connaître en tant que photographe professionnel et non pas en tant que photographe qui travaille pour de la collaboration, gratuitement. Ca va faire toute la différence dans la tête de vos potentiels et futurs clients, dans votre réseau par le bouche à oreille si vous êtes un photographe « gratuit » ou si vous êtes un photographe qui se fait payer pour ses prestations ; vous n’aurez pas du tout la même image, même si c’est en dessous du prix du marché.

Vous êtes photographe professionnel à partir du moment où vous le décidez car pour le coup, on s’auto proclame photographe professionnel ; il n’y a pas un client qui va vous dire un jour « tiens tu es prêt à devenir professionnel, j’ai décidé de te payer pour cette prestation alors que tu me proposais de faire du gratuit ». Ce n’est pas non plus votre entourage qui va décider à votre place ; il n’y a que vous qui allez pouvoir vous auto proclamer photographe professionnel.

2ème mythe

Aujourd’hui, avec la démocratisation des technologies, avec l’accessibilité des logiciels, des appareils photos, du matériel, vous n’avez plus besoin de faire un emprunt à la banque pour vous équiper en photographie numérique comme c’était le cas il y a quelques années. Le matériel que vous allez pouvoir trouver en entrée de gamme est très performant aujourd’hui, vous prenez n’importe quel appareil photo qui vient de sortir, il va être suffisant pour vous lancer en professionnel. J’ai d’ailleurs fait plusieurs vidéos sur quels sont les secteurs à choisir, quel matériel choisir suivant votre budget, et vous verrez qu’il y a des config qui commencent à 300 euros ; pour 300 euros, vous pouvez vous équiper pour parer à la plupart des situations en photo professionnelle, sans ajout d’éclairage, sans location de studio, sans budget pour l’équipe, juste pour votre matériel.

Quand vous débutez, vous n’avez pas forcément besoin de tous ces retours, donc c’est vraiment un frein qu’il faut s’enlever si vous pensez aujourd’hui que vous ne pouvez pas vous lancer à plein temps dans votre activité de photographe parce-que le matériel coûte trop cher ; c’est une erreur, c’est parce-que vous visez les boîtiers hauts de gamme à 3 ou 4000 euros, avec les objectifs à 1000 ou 2000 euros, mais qui ne vous servent à rien aujourd’hui en tant que photographe professionnel débutant parce-que de toute façon vous ne saurez même pas tirer le plein potentiel de ces appareils photo tellement il y a de réglages, d’options de menu que vous n’allez pas forcément utiliser au début.

On commence avec un petit boîtier, et au fur et à mesure quand vous vous ferez payer pour vos prestations, vous utiliserez cet argent pour réinvestir et le réinjecter dans votre entreprise en achetant du nouveau matériel, un nouvel ordinateur si besoin, etc. Mais encore une fois si vous êtes photographe, vous n’avez pas besoin de faire de montage vidéo ou autre donc vous n’avez pas besoin d’un ordi avec des configurations extrêmes. Donc là aussi c’est une fausse excuse que vous vous donnez pour ne pas vous lancer en tant que photographe professionnel, car c’est l’une des entreprises qui demande le moins de capital à la base.

Également, pour tout ce qui est site internet, solutions d’hébergement, ça ne coûte pas du tout cher ; ça doit coûter 50 euros l’année si vous faites ça avec WordPress donc pour le coup, c’est rien du tout pour lancer son entreprise.
Je vous encourage vraiment également à adopter un mindset d’investissement et de rentabilité, et également de projection dans le futur et de rentabilité à long terme ; de devenir vraiment un entrepreneur photographe plutôt que juste un photographe, et donc de comprendre que le matériel et toutes les acquisitions vous allez faire en termes de finances ne doivent pas être vues comme une dépense mais comme un investissement. Votre appareil photo va vous rapporter beaucoup plus que son prix, il faut voir les choses comme ça et de cette manière le prix ne sera plus un obstacle pour vous lancer professionnellement.

3ème mythe

Autre croyance qu’il faut oublier, c’est le fait d’avoir un diplôme ; « je n’ai pas fait telle école de photo, Les Gobelins, Louis Lumière ou je ne sais quoi, du coup je ne suis pas légitime pour prétendre me faire payer pour des prestations, je ne suis qu’un autodidacte, je ne suis pas un artiste » ou tout ce genre de bêtises que j’entends à longueur de journée. 

Croyez moi, vous n’avez pas besoin de diplôme ; moi, j’étais photographe professionnel à l’âge de 18 ans, à 18 ans je faisais des prestations payées en échange de mon travail photographique, je n’avais clairement pas de diplôme de quelque école qui soit. J’ai tout appris en autodidacte et avec internet donc croyez moi vous n’avez pas besoin de diplôme. Le seul CV qui va compter c’est votre portfolio, votre book ; si vous voulez des astuces pour la création de votre book et de votre portfolio, j’ai fait une vidéo dédiée sur le sujet qui s’appelle « Comment créer un portfolio en béton » (accessible via ce lien : https://youtu.be/wLPdQuPiXeU) qui vous donnera toutes les astuces pour bien démarrer à fond.

Il faut bien comprendre aussi quelque chose, c’est que les gens pour qui vous allez travailler et de surcroît les particuliers ne connaissent pas du tout le monde des écoles de photo, donc peu importe ce que vous avez fait, ils s’en fichent ; tout ce qui les intéresse c’est quand ils tombent sur votre portfolio, sur votre galerie en ligne et de s’imaginer à la place des gens sur vos photos.

4ème mythe

Autre fausse croyance : se créer un statut et commencer son entreprise de photographe est compliqué au niveau juridique et au niveau légal.

Clairement, en 20 minutes top chrono, vous pouvez vous immatriculer, obtenir un numéro de professionnel et commencer à déclarer votre activité en toute légalité. Il y a un site pour vous simplifier tout ça qui s’appelle Legalstart (accessible via ce lien : https://www.legalstart.fr/), et qui va vous simplifier toute la création d’entreprise.

Un truc encore plus simple si vous voulez vous lancer et que vous débutez vraiment, c’est de commencer par le statut d’auto entrepreneur qui est très peu imposé notamment quand vous commencez et que vous démarrez votre activité. Il y a notamment des aides qu’il faut penser à demander comme l’ACRE, qui va vous permettre d’être très peu imposé (entre 5 et 8 % la première année de votre activité) ; c’est vraiment une aubaine de ce côté là.

5ème mythe

Pour finir, vous n’avez pas besoin d’avoir un nom, vous n’avez pas besoin d’être célèbre, vous n’avez pas besoin d’avoir des milliers de followers sur instagram, d’être connu ou d’être le nouveau Robert Doisneau de la photo pour vous lancer, ou encore d’éditer des livres photo, de faire des expos dans des galeries etc.

Pleins de photographes font ce genre de choses après, par exemple quand on fait un livre en photo on va difficilement gagner au départ de l’argent dessus mais ça peut être un but à atteindre, un projet à mener et également exposer des séries ; pour le coup quand vous allez exposer dans des galeries, vous n’êtes jamais à l’abri de tomber sur un amateur d’art qui sera prêt à vous payer plusieurs milliers d’euros pour vos photos et ça peu importe qui vous êtes.

Clairement, le marché de l’art, ça ne fonctionne pas que sur combien vous avez d’abonnés sur Instagram, il faut vous sortir ça de la tête et malheureusement je rencontre trop de gens qui sont là en mode « olala je n’ai pas assez d’abonnés sur les réseaux sociaux ».

Croyez moi, je connais pleins de photographes qui vendent des prestations à plusieurs milliers d’euros alors qu’ils ont 500 et même moins d’abonnés sur Instagram, donc ça n’a absolument aucun rapport.

Ne vous concentrez pas que sur les réseaux sociaux, sur la visibilité, sur vous faire un nom bien qu’évidemment cela reste très important ; mais n’en faites pas votre cheval de bataille, et diversifiez tout simplement vos stratégies.